samedi 1 avril 2006

Préservez-moi de l'orgueil des écrivains...

Je ne sais plus exactement en quels termes Natalie Goldberg avait exprimé que ce qui meut un écrivain est son orgueil. Car il est vrai, si l'on écrit, c'est pour être lu. Et si j'ai choisi le blog comme support pour mes exercices d'écriture, c'est que le cahier ne me procurait pas le plaisir de partager le fruit de mes délires. Je suis en quête de lecteurs... Certains amis, mon mari, ma soeur m'ont déjà fait l'honneur de leur visite sur ces pages, mais en une semaine de vie, forcément, ce blog n'a pas vraiment attiré grand monde.

Alors je m'étais mis en tête cette idée probablement un peu incongrue : pourquoi ne pas inviter d'autres gens, intéressés par l'écriture, connaissant sans doute les mêmes déboires que les miens, des écrivains - débutants ou confirmés - à partager leur avis en les invitant à venir consulter mon blog ? Péché d'orgueil, sans aucun doute.

Je me suis mise en quête de blogs d'écrivains. Le premier résultat de ma recherche tombe sur le site d'une certaine I. D., qui va publier son premier roman ce mois-ci si j'ai bien compris... Après avoir parcouru son blog, je me rends compte que nous avons pas mal de références en commun : Tolkien, King, ... Elle semble aussi entretenir des correspondances électroniques avec ses lecteurs. Cela m'encourage à lui adresser un e-mail, en cliquant sur le bouton "écrivez-moi" (elle ne semble donc définitivement pas contre le principe).

Dans ce courrier, je commence par m'excuser de cette intrusion, et après avoir souligné les quelques indices qui m'ont poussé à lui écrire à elle plutôt qu'à une autre, je lui propose de venir jeter un oeil à mon blog. Son avis m'intéresse. Et puis si par chance ça devait lui plaire, peut-être pourrait-elle recommander mon blog à ses lecteurs ? En quelque sorte, une prise de contact probablement un peu directe et trop "intéressée". J'aurais sans doute dû commencer par tenter de nouer une relation plus "profonde" en m'intéressant d'abord à son écriture.

La réaction a été très rapide : cela ne l'intéresse pas. Ce qui est tout à fait compréhensible. Néanmoins, je fus quelque peu déçue par le ton qu'elle employa pour faire passer ce message - que j'ai ressenti comme hautain et sec - me renvoyant à un post de son site que j'avais déjà lu comme si ça pouvait répondre à mon besoin d'avis extérieur : un post sur "comment devenir écrivain", résumé des 32 bouquins déjà rédigés sur la question... Je suis sans doute amère - c'est que mon orgueil de bébé-écrivain en a pris un coup - mais j'ai vraiment eu l'impression que son orgueil à elle, par contre, était en pleine forme...

I.D., si piquée par la curiosité tu décidais de me lire, excuse-moi. Le but de ce post n'est pas de t'incendier, mais c'est tout ce que je suis parvenue à écrire ce soir. Je n'ai pas de rancoeur, seulement une grande frustration liée au sentiment d'écrire pour personne.

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