jeudi 7 janvier 2016

Stephen King - Écriture (Mémoires d'un métier)

Cela faisait longtemps que je rêvais de lire cet essai du grand maître de l'horreur. Grâce à belle-maman, c'est enfin chose faite. Voilà un cadeau de Noël qui fait plaisir !

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Si vous le commandez ensuite, je risque d'y gagner quelques cents.


Stephen King tient une place particulière dans mon cœur de lectrice. Il est le premier auteur qui m'ait vraiment fait frissonner et donné envie de veiller toute la nuit pour connaître le fin mot de l'histoire. Je me souviens notamment d'avoir dévoré les 1200 pages du Fléau en à peine 24h (sans interruption, ce qui a toujours eu le don d'énerver mon entourage).



En y repensant, j'ai éprouvé une pointe de nostalgie en repensant à tous ses livres enfermés dans des cartons à 9923 km d'ici. Franchement, je me serais bien replongée dans certaines de ces histoires.

À la lecture de "Ecriture", j'ai été surprise par la forme. Pas de "méthode d'écriture", mais plutôt un témoignage sur sa propre expérience. Ça commence comme une sorte d'autobiographie, où l'auteur explique certains éléments de sa vie privée, notamment son combat contre l'alcool et la drogue, qui ont forcément influencé son œuvre et sa façon d'aborder l'écriture. Ce qui est sûr, c'est qu'il n'est pas né avec une cuiller en argent dans la bouche. Ses première armes, ils les a fourbies très jeune, collectionnant les refus de magazines pour la publication de ses premières nouvelles. Mais chaque lettre de refus, fut-elle en plus assortie d'un commentaire personnel, lui donnait encore plus de cœur à l'ouvrage.

Sa première véritable leçon, c'est en tant que pigiste dans les colonnes sportives d'un journal local qu'il l'a apprise. C'est John Gould, son rédac' chef qui la lui enseigna :

"Quand on écrit une histoire, on se la raconte. Quand on se relit, le gros du travail consiste à enlever ce qui ne fait pas partie de l'histoire."
 ou, selon une autre formule qui accompagnait l'un de ses nombreux refus de nouvelles :

Révision de votre roman, 2ème version, la formule gagnante : V2 = V1 - 10%
V1 = V2 - 10%

C'est un conseil que je tenterai de garder à l'esprit lorsque je me lancerai enfin dans une V2 quelconque (le tout étant d'abord de terminer une V1).

Après une enfance dans les bas quartiers, il a enchaîné des jobs ingrats et exténuants, comme laver les nappes et draps pleins d'asticots des restaurants et hôpitaux du coin dans une blanchisserie (ce qui me rappelle furieusement l'une de ses nouvelles : La calandreuse). De nombreux épisodes de sa vie personnelle se retrouvent de près ou de loin dans ses récits. Pour la simple et bonne raison qu'on ne parle bien que de ce qu'on connaît. Et ça, c'est un autre de ses conseils : écrivez sur ce que vous connaissez (et ce que vous aimez). Ne vous lancez pas dans l'érotisme juste pour surfer sur la vague de 50 nuances si ce n'est pas un sujet qui vous botte un minimum.

En matière de style, les trois enseignements principaux que j'ai retirés de cette lecture sont :
  1. "La première règle, en matière de vocabulaire, est d'utiliser le premier mot qui vous vient à l'esprit, s'il est approprié et expressif."
  2. Ne JAMAIS écrire à la voix passive
  3. Éviter les adverbes (mots en -ment) comme la peste
Quand à la fameuse question "planifier ou non ?", Stephen King fait clairement partie des "pantsers", ceux qui se laissent entièrement guider par leur histoire et leurs personnages. Tout ce qu'il a au départ, c'est ce qu'il appelle une "situation". Soit l'équivalent d'un court synopsis posant un (ou plusieurs) personnage(s) à qui il arrive quelque chose. Pas de connaissance préalable de la fin, des complications ou du background des personnages pour lui, comme suggéré dans cet article.

Pour ce qui est de trouver la muse, trois éléments indispensables : 
  1. Un endroit à soi, où l'on peut s'isoler
  2. Une routine (se mettre à écrire à heure fixe)
  3. Un objectif quotidien dont on ne dévie pas (il conseille 1000 aux débutants, lui en crache 2000 chaque jour)
Un sacerdoce que seuls de vrais passionnés et acharnés de travail (mais qui parle de travail quand c'est devenu aussi indispensable que de respirer ?) seront capables de supporter.

En résumé, si comme moi vous êtes fan de l'auteur, ce livre est une occasion de satisfaire votre curiosité et de profiter de certains de ses enseignements. Je l'ai lu presque comme s'il s'agissait d'un roman (en tout cas la première partie). Si vous cherchez une méthode, ce livre risque de vous décevoir. Bien qu'il regorge de retours d'expérience riches d'enseignements, il ne vous donnera pas LA recette infaillible pour rédiger un best-seller. Il n'en a pas la prétention d'ailleurs.


Et vous, vous aimez Stephen King ? Quel est le livre qui vous a le plus marqué ?
Avez-vous lu "Écriture" ? Quels autres passages vous ont frappés ? 

2 commentaires:

La babelutte a dit…

Hello Marie!

Super ton blog!
Et j'aime beaucoup cet article, j'aimerais lire ce livre depuis des mois, je pense que je vais aller l'acheter!

Bises,
Jess

MarieScribouille a dit…

Salut Jess ! C'est sympa de passer par ici faire un p'tit coucou... Merci pour le compliment, et je ne peux que te le conseiller, si tu aimes Stephen King et que tu te demandes comment on devient un auteur aussi productif. ;)