mercredi 8 octobre 2014

Devenir écrivain... du rêve à la réalité

Si vous êtes un peu comme moi, vous avez toujours rêvé de devenir écrivain. Sur les bancs de l'école, lorsque votre prof de français vous félicitait pour vos merveilleuses rédactions ou lorsque vos cousines vous sollicitaient pour pondre les leurs, vous éprouviez ce sentiment de fierté teinté d'orgueil. Lorsque vous avez dû choisir vos études supérieures, vous avez opté presque sans réfléchir pour une filière littéraire. Votre parcours professionnel est emplis de mots et vous passez une bonne partie de vos journées à mettre en pratique ce don de l'écriture pour votre employeurs ou vos clients, lesquels se montrent d'ailleurs souvent aussi admiratifs que votre vieux prof de français.


Mais lorsqu'il s'agit d'écrire, je veux dire, VRAIMENT écrire... vous avez tendance à vous débiner - parfois - et à procrastiner - souvent.

Un blog ? Quelle bonne idée ! Chouette, je m'y mets tout de suite. Premier post. Second post. Puis très vite, pfff... là, ce soir, j'ai plutôt envie de regarder la télé. Chuis crevée. J'ai pas d'idée. Mon dernier post date d'il y a moins d'un mois, deux, enfin bref, pas si longtemps, ça peut bien attendre encore un peu. Toutes les excuses sont bonnes.

Un roman ? Allez, j'attaque ! Tiens, pour me motiver, je me lance un vrai défi : écrire un premier jet de roman de minimum 50.000 mots en 30 jours. Tenir une moyenne de 1667 mots par jour, ça doit être envisageable, non ? C'est cool : on est tout un petit groupe, on fait des connaissances, on chatte sur IRC comme au bon vieux temps, on se fait des write-in, des word-war... Quoi ? Seulement 9.000 mots à la fin du mois ? C'est pas bien grave, puis y avait des excuses : c'était un mois chargé.

Ce qu'il me manque, c'est du temps !

C'est sans doute ce que vous vous dites. En tout cas, moi c'est mon excuse principale. C'est vrai, quoi! Le boulot, les trajets, les enfants... le soir, on n'a plus beaucoup le courage et on a souvent envie de se vider la tête. Puis, un jour, il m'est arrivé une bonne mauvaise nouvelle : j'ai perdu mon emploi. Aouch ! Ca fait mal, mais je vais pouvoir en profiter pour écrire, enfin. Tu parles...

Bon, ok, même si on postule très sérieusement, faut bien admettre qu'on n'y passe pas huit heures par jour. Mais déjà, au chômage, les journées ne font plus huit heures, puisqu'elles commencent plus tard et terminent plus tôt. Ben oui, forcément, on fait des économies : fini la garderie après l'école, faut y être à 15h10. Puis, comme on ne bosse pas, ben on fait des choses qu'on n'a pas le temps de faire d'habitude, on s'occupe un peu plus du ménage. Et quand on a fini de s'occuper du ménage, qu'on a checké les offres d'emplois, rédigé deux-trois lettres de motivation, rempli les formulaires de candidature ad hoc, on s'offre un peu de répit.

Facebook est ton ennemi

Pour ma part, je suis victime d'une force d'attraction irrésistible envers ce bouffeur de temps de Facebook (enfin, Pinterest n'est pas en reste...). Plutôt que d'avancer sur le plan et la documentation de mon projet en cours, je surfe d'un article essentiel intitulé "31 photos de bébés animaux pour vous rappeler que le monde est merveilleux" à une pétition pour supprimer une page faisant l'apologie de la violence envers les chiens en passant par une vidéo même pas très drôle de gars qui se sont miraculeusement sortis indemnes d'accidents de la route.

Le temps que je m'offre cette petite parenthèse, il est quasiment l'heure de manger, et je sors acheter de quoi me sustenter. Une fois ce besoin physiologique assouvi, il est presque l'heure d'aller chercher blondinette à l'école, ça ne vaut pas la peine de s'y mettre pour si peu, donc hop ! De retour sur Facebook (ou Pinterest, ou Twitter, ou Amazon...) pour patienter jusque-là.

Que se cache-t-il derrière la procrastination ?

Cette inextinguible besoin de gaspiller sa vie au lieu de réaliser ce pour quoi vous êtes fait, à savoir écrire, trouve généralement son origine aux tréfonds les plus mystérieux de votre psyché. Là où se cachent vos peurs. La plus pressante d'entre elles étant le plus souvent la peur de se planter.


  1. Il n'y a que ceux qui ne font rien qui ne se trompent jamais. C'est vrai. Tant que vous n'êtes qu'un "aspirant-écrivain", tout le monde se répand en louanges dès que vous écrivez un texte, vous disant à quel point vous devriez écrire "pour de vrai", parce que vous faites ça si bien... Alors qu'une fois que vous serez reconnu, vous vous exposerez à des critiques sévères, à commencer par celles des maisons d'éditions, puis si vous avez la chance d'être publié, par celles des journalistes et pire encore : celles de vos lecteurs !
  2. La page blanche, cette irréductible ennemie. Comme tous ceux qui écrivent, fût-ce à la plume ou au clavier, vous redoutez ce fameux blocage. Ce moment où votre cerveau est complètement vide et incapable de pondre le moindre mot. Parfois, vous avez bien une idée, mais vous ne savez pas sur quel fil tirer pour en faire une histoire. Parfois vous avez une histoire, mais vous avez beau tirer sur le fil, vous vous trouvez face à un sac de noeuds impossible à dénouer. Que ce soit un problème d'imagination (laquelle est un muscle que l'on peut entraîner facilement à l'aide de "writing prompts") ou de structure, il existe des milliers d'articles de par le web pour aider à vaincre cette peur. J'en ai rassemblé quelques-uns (souvent en anglais) sur un tableau Pinterest, si ça vous dit... Je trouve d'ailleurs que c'est un très bon outil de documentation et d'inspiration.
  3. Rêver sa vie est parfois plus confortable que de la vivre. Même si vous avez la trentaine bien tassée, vous vous dites encore "quand je serai grand(e), je serai écrivain" ? Un peu comme vous vous achetez un billet d'Euromillions juste pour le plaisir d'imaginer ce que vous feriez avec tout cet argent. Vous ne devez pas forcément viser de devenir immédiatement la prochaine Amélie Nothomb (ou J.K. Rowling, si vous avez des ambitions de milliardaires) pour choisir de commencer à vivre de votre plume. Vous pourriez déjà vous lancer comme copywriter ou comme biographe. Ca a l'avantage d'entraîner votre muscle d'écriture tout en vous fournissant la matière première, et donc en évitant le blocage lié au manque d'imagination.

Qu'est-ce qu'on fait maintenant ?

On s'y met ! On intègre l'écriture dans la routine quotidienne. Commencez par décrire votre journée-type, du lever au coucher, avec les heures et durées de toutes vos activités récurrentes. Et essayez d'y caser trente minutes d'écriture par jour. Et de vous y tenir pendant 21 jours. C'est le temps qu'il faut pour en faire une habitude. On s'y met ensemble ? C'est pas la première fois pour moi, mais...

... c'est décidé, j'écris ! ;)

Et vous ?



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